2008- 7 et 8 Apprivoiser et Abondance

Lettre n°8 Apprivoiser

La rentrée approche et annonce pour moi des journées plus calmes !
La longueur du jour a diminué sérieusement et le temps de travail est moins long.
La saison 2008 va s'étirer jusqu'aux gels avec nos fraises, encore et encore ! Mais avez-vous constaté comme chaque semaine, elles sont différentes !
Il y aura encore quelques pommes, du raisin, du maïs, encore un peu d'autres variétés de melon, quelques figues, ....et puis voilà. Depuis quelques temps déjà, je suis dans la préparation de la saison 2009. Améliorer ce qui n'a pas trop marché, inventer d'autres combines pour que le travail soit mieux effectué, plus efficace, etc....
Vous aurez les bilans de cette saison 2008, les évaluations, puis les prévisionnels de la saison 2009. Vous pouvez participer au groupe de gestion avec lequel nous établirons les objectifs à court, moyen et long terme et le prix du contrat 2009 ainsi que sa composition. Ce groupe se réunit 2 à 3 fois entre novembre et fin décembre. Vous y êtes invités, annoncez-vous.
Deux grandes difficultés sont encore cette saison mises en lumière : la technique et la main d'œuvre.
La technique avance. Chaque saison c'est un peu mieux ! Il reste beaucoup à faire, mais les moyens sont à ma portée. Il faut, saison après saison, poser des repères, et petit à petit apprivoiser sa terre, sa culture.
Le premier travail d'un paysan est l'observation. Il faut un temps inouï pour avoir toutes ses données et les utiliser à bon et scient ( ohlàlà je sais pas comment ça s'écrit et l'ordi donne pas d'indications !!!) Je suis bien épaulée par Jean-Luc Petit, mon technicien arbo-bio. Il me faut potasser encore et encore ces cycles de maladies et de parasites pour bien saisir, dans l'instant, le bon geste. A l'école (d'agriculture) j'ai bien tout appris et même souvent par cœur mais quand il s'agit de l'appliquer en temps réel ! Alors là..... pareil, il faut apprivoiser . Bref la technique, avec un peu d'entrain et de motivations, ça ira.
Mais la main d'œuvre, alors là je suis des plus pessimiste. Mais bon si la technique augmente, la main d'œuvre va un peu diminuer, c'est vrai. Mais le temps pour récolter les fraises n'est pas compressible.
Cette année j'ai eu le bonheur d'être vraiment bien accompagnée par ma salariée, Stéphanie. Elle est d'accord de revenir la saison prochaine si elle est disponible. En agriculture, tout demande un temps infini ! Et pas de chance, c'est ce qui est le plus coûteux la main d'œuvre ! Environ 50 % du prix de votre contrat va à ce poste. Alors vous pensez quand il s'agit de l'augmenter ! Ça sera largement mis à la discussion au groupe de gestion. Cette année, je note scrupuleusement mon temps de travail. Et je suis quand même un peu surprise ! Il y a des journées où je bats tous les records et je tiens pas compte des distributions ! C'est ma part de bénévolats !
Les cultures vont bien. La retenue est bientôt vide et je crains d'être à court pour les plantations de fraises dans trois semaines. Mais bon depuis le dernier orage, j'arrose un peu moins. Mais avec les températures qui ont remonté à fond, il faudra que je sois vigilante.
J'ai fait le choix de valoriser le maximum de chaque récolte et surtout sur celles qui sont moindres.
Je veux parler en particulier des pêches, des quelques pêches que j'ai pu récoltées après que le gel soit passé, après que les pucerons se soient gavés. Je considère mes jardins comme une extension de mon jardin familial et je prends les récoltes comme si elles étaient pour la famille. Il est donc possible que la qualité soit moindre. J'ai cueilli des pêches avec un côté abimé, des tomates fendues, etc....Je sais que certain d'entre vous ne l'apprécie pas. Je souhaite du plus profond de moi avoir chaque récolte au top ! Mais vous savez bien comme c'est pas assez souvent le cas. Alors j'ai fait le choix que vous sachiez que ce que nos cultures nous donnent ressemble au temps !!! des fois vraiment magnifique et d'autres totalement détestable. Alors pardonnez ce non parfait ! Il est ma manière de vous relier à ce que la terre nous donne.
A la création d'exploitation, j'avais planté 500 plants de raisin de table. La totalité avait crevé. En 2006, j'ai recommencé avec trois lignes chaque année. Cette saison, nous devions avoir les premières grappes. Mais, monsieur Mildiou s'en est mêlé et mes grappes sont toutes moches et parsemées. Difficile pour moi de ne pas vous en faire profiter. Là aussi c'est pas facile d'intervenir exactement quand il faut lorsqu'on a tant de cultures différentes. Ça viendra et vous verrez, ça se passera ! Parce que j'y crois et que je sais que tôt ou tard, le travail, le courage et l'amour sont récompensés. Alors soyez indulgents avec ces récoltes qui ne paient pas de mine !!!!!
Ah ! Bonne rentrée à tous et surtout aux enfants.


lettre n°7 ABONDANCE

Çà fait bien des jours que j'ai besoin de vous raconter. Mais c'est seulement maintenant que je prends le temps.
J'ai choisi le titre d'abondance parce qu'elle occasionne des interrogations.
Mais avant tout elle réjouit ! Moi d'abord ! Comme une récompense, un cadeau.
Mais à quel prix ! Je voudrais remercier tous ceux qui rendent possible cette aventure dans son quotidien. Je veux parler des participants aux ateliers, récoltes pastèques et fraises, mises en motte des fraises, etc... et de ceux qui s'investissent jour après jour, aux distrib, au stockage des pastèques, aux réparations de la voiture, etc....
Autant des maigres récoltes nous laisse dans une frustration, autant des récoltes à la hauteur du travail engagé, me demande une organisation différente et des moyens plus grands et malheureusement je ne les avais pas estimé assez largement dans mes prévisionnels.
Du coup c'est pas facile ! Physiquement et matériellement. Ma p'tite fourgeonnette s'essouffle largement et craque de partout, chaque distrib devient un parcours du combattant. Il faut impérativement trouver plus grand, plus costaud tout en étant dans un financement acceptable. Pour vu qu'elle tienne.....encore un peu...
Et physiquement je suis au bout de mes limites. Depuis trois semaine je sauve les meubles et pars à l'urgentissime : arrosage et récoltes. Tout le reste est en suspend et je le payerai plus tard. Mais malgré ça je suis dans un état de fatigue intense et je m'attends chaque matin à ne plus pouvoir me lever. Il faut donc que je me résigne à encore diminuer la quantité d'urgentissime!!! mes appels ont certes été entendus mais d'une manière assez limitée et insuffisante pour que je puisse calmer ma fatigue. En plus la chaleur est tenace et le corps met beaucoup pour réguler.
Tous ces paramètres seront pris en compte par le groupe de gestion (auquel vous pouvez participer, signalez-vous) pour la saison 2009. Mais en attendant il faut tenir.
Les jardins sont courageux par cette canicule. L'eau d'irrigation ne peut être absorbée que lorsque les températures sont aux alentours de 28°c. Mes installations font leurs preuves. Sur le site du Rondin où il y les cultures maraîchères, les pommiers et poiriers en gobelets ( plantés à la création en 2003), le canal n'a été coupé qu'une semaine et j'ai fais le relais avec la rivière. Le moteur thermique plus puissant laissé, enchaîné à un arbre, sur place est actionné tous les jours et sans restrictions !(il suffit que j'aille le démarrer!). Mais ça n'a pas empêché les acariens d'attaquer ça et là les plates-bandes, mais bon les productions tiennent : tomates, melons, galia, tomatillos, le maïs est en fleur.....des melons de garde se préparent : d'espagne, des canaries, boule d'or, d'antibes, etc....Les herbes en profitent aussi ......avec Stéphanie, on les piétine quand on récolte !!!
Sur le site de Peissonnel, il faut jongler. J'ai bien installé une électrovanne commandée par une minuterie, mais ça marche pas comme je voudrais, je gaspille de l'eau. Il faudra trouver des solutions plus efficaces. J'arrose par secteurs. Il faut, là aussi, que je soie là pour actionner les vannes et surveiller que ça marche. Le pompage dans le lac a eu quelques soucis et pendant une semaine je trouvais pas le temps de bien l'arranger. Mais ouf maintenant, j'ai augmenté le diamètre du tuyau de pompage et ça marche super. Il suffit de mettre en route, quand ma cuve est pleine ça s'arrête tout seul.
Les fraises sont bien arrosées mais souffrent de cette chaleur. Les pastèques se pavannent et rigolent du poids qu'elles font et du casse-tête qu'elles occasionnent pour le transport et les distributions. Elles sont malignes ! Je les aime tellement que je n'arrive pas à les ignorées, mais elles sont la cause majeur de l'état de la voiture, de mon dos et de ma fatigue. Les pêchers souffrent beaucoup trop, je ne les ai même pas encore tous arrosé avec ce coup de gel qui nous a enlevé la récolte, je les oublie et suis encore un peu en colère, même si ils nous ont donné quelques délicieuses pêches. Les pucerons se calment avec ce chaud.
La nouvelle plantation de pommiers est magnifique et je m'applique à lui donner sa part d'eau le mieux que je peux. La nouvelle plantation d'abricot est jolie mais un peu faiblarde, il faudra charger en composte. Et puis le reste je fais comme je peux.
Les clôtures fonctionnent bien lorsque j'arrive à bien passer la débrousailleuse. Là, il faudrait le refaire...Il y en a une que j'ai pas eu le temps de poser. Celle des jeunes plantations de prunier et la ligne de reine claude.
Les pommes/poires arrivent en très petite quantité parce qu'il y a peu d'arbres et qu'ils sont encore petits. Cette année, j'ai bien réussi à maintenir le carpocapse (le ver) jusqu'à maintenant. Mais là je capitule. Vous aurez encore des pommes visitées.J'ai encore plein de choses à dire, mais la feuille est trop petite ! Zut

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